

Vivre en van : 1 an sur la route avec Arthur
Temps de lecture : 5 minutes
Depuis qu’il est enfant, Arthur a un rêve. Un rêve presque fou : prendre la route à bord d’un van et foncer vers un lieu où il y a des vagues à perte de vue. Au fil des années, ce projet a continué de grandir dans sa tête. Et seulement à cet endroit. Mais ce serait mal connaître Arthur.
À 40 ans, il décide de transformer ce rêve d’enfant en réalité. Il fait le grand saut et part sillonner l’Europe, de pays en pays, pour vivre une année de liberté. Une année en van consacrée à satisfaire cet enfant intérieur et à lui faire vivre bien plus que ce qu’il avait pu imaginer.
Ce récit est à la fois une source d’inspiration et un mode d’emploi pratique pour toutes celles et ceux qui veulent, à leur tour, faire le grand saut.

Table des matières
Quand l’enfant intérieur reprend le volant
Arthur n’a jamais vraiment cessé d’y penser : un jour, il prendrait la route avec un van. « Je voulais avoir un van et partir surfer toutes les vagues d’Europe », confie-t-il. L’année de ses 40 ans est devenue le moment, celui qu’il attendait pour réaliser ce rêve de gosse. Celui où tout prendrait enfin sens.
Parce qu’avant de prendre la route pour une année, Arthur avait déjà aménagé un premier van en 2018. Mais ce Peugeot Boxer acquis après le Covid est le véhicule qui correspond plus à ses besoins : emporter avec lui, non pas, une mais plusieurs planches de surf. Trois pour être plus précis, et chacun ayant sa place au sein de son fourgon.
Avant de partir, il avait tracé un itinéraire : commencer à Brest, descendre jusqu’au Portugal et surfer chaque spot sur son passage. Le roadtrip devait prendre 6 à 8 mois. Un trajet réfléchi, pensé, imaginé. Mais comme Arthur aime à le rappeler avec un sourire en citant Lao Tseu : « Un bon voyageur n’a ni plans établis, ni destination ». Et son goût pour l’aventure et les rencontres est bien plus fort qu’un itinéraire prévu. C’est ainsi que son voyage a pris des allures d’odyssée, du Maroc aux Canaries, des Lofoten en Norvège jusqu’aux Balkans et à la Grèce.
Arthur s’est laissé porter par le chemin des personnes rencontrées sur la route. Chaque rencontre a marqué son aventure.



Vivre en van, c’est aussi explorer de nouveaux horizons
Arthur s’est laissé guider par les rencontres faites au fil de la route. Chaque personne croisée a marqué son aventure d’une manière unique.
Il se souvient par exemple de la Bosnie, où il a vécu une situation à la fois drôle et inattendue. Partout où il allait, les gens lui parlaient comme s’il était du pays. « J’ai presque remis en question mes origines familiales, tellement tout le monde pensait que j’étais bosniaque », raconte-t-il en riant. À Sarajevo, dans le tram, une petite dame âgée s’est assise à ses côtés et lui a parlé sans interruption pendant tout le trajet. Incapable d’en placer une, Arthur a fini par lui expliquer en anglais qu’il ne parlait pas la langue. La vieille dame, surprise, l’a regardé avec de grands yeux ronds, avant que des jeunes assis derrière eux traduisent la situation. Tout le monde a éclaté de rire. « C’est un bon souvenir et tout ça pour dire que les bosniaques sont des gens en or et très ouverts. »

De l’autre côté de la Méditerranée, c’est au Maroc qu’Arthur a vécu une de ses plus belles rencontres. Alors qu’il cherchait un spot sauvage, loin des campings, pour passer la nuit. Il en a trouvé parfait au bord d’une plage. C’est à ce moment-là, qu’il a croisé Hamid, un Marocain. Ce dernier lui a expliqué que les policiers surveillaient souvent cette zone. Plutôt que de le laisser galérer, Hamid l’a invité chez lui, dans sa ferme. Ce qui devait être une nuit s’est transformé en une semaine et demie. « C’est un homme avec le cœur sur la main », se remémore Arthur. Il a découvert la vie quotidienne marocaine, aidé à l’exploitation, partagé des repas avec la famille et même dégusté un couscous chez les parents d’Hamid. Une amitié sincère est née de cette rencontre : ils sont encore en contact aujourd’hui.
Ces instants sont les trésors d’un voyage au long cours. Ils lui rappellent que l’essentiel ne se trouve pas dans un plan parfait, mais dans la liberté de se laisser surprendre. Et c’est un mantra qu’il garde aujourd’hui.
Pourtant, avant de vivre ces aventures, Arthur a dû franchir une autre étape décisive : construire le van qui allait devenir son compagnon de route.
L’art d’aménager son rêve (Interview)

Pourquoi avoir choisi ce Peugeot Boxer H2L2 ?
Arthur : « J’avais d’abord un Ford Transit Custom, mais trop petit pour tenir debout, trop contraignant avec un lit à replier et pas assez de place pour mes planches de surf. Avec le Boxer, je pouvais voir plus grand. »
Comment s’est passé l’aménagement ?
Arthur : « Je l’ai acheté nu et j’ai tout aménagé pendant plusieurs week-ends. L’électricité, c’était ma plus grosse crainte, j’avais peur de griller tout le faisceau électrique du van. Heureusement, les tutos m’ont sauvé ! »
Tes outils indispensables ?
Arthur : « Une scie sauteuse et de bons tréteaux. C’est ce qui m’a permis de créer mes meubles avec de belles finitions. »
Qu’est-ce qui motive à avancer sur un chantier aussi long ?
Arthur : « La motivation ne se tarit pas, elle augmente plus, tu avances dans l’aménagement du van et que tout prend forme. Ça te rebooste dès que tu ouvres les portes chaque week-end. Par contre, tu peux passer beaucoup de soirées en semaine sur internet à tout analyser, budgétiser et préparer. »
Un conseil à ceux qui hésitent ?
Arthur : « N’hésite pas, lance-toi ! Pose des questions, croise les infos, prépare bien ton projet. Corriger après coup est beaucoup plus compliqué. »
Et si vous écriviez votre propre route ?
Arthur n’a pas seulement aménagé un van : il a construit une année hors du temps, faite de surf, de rencontres et de paysages inoubliables. Son histoire montre que chacun peut, à sa façon, créer son aventure.
Alors, pourquoi pas vous ? Que ce soit pour un week-end ou pour un an, il suffit parfois d’un premier plan griffonné pour mettre le rêve en marche.






2 commentaires
Bravo Arthur ..Admirative ..mais d’où te vient ton esprit vagabond ,et ton esprit créateur ?.🌎🥰..
J’ ai adoré suivre ton périple.Comme tu étais volontaire,aventureux,sportif ,curieux .Et comme on pouvait rire à lire ton carnet de bord….
Ne jamais avoir peur des chiens errants ,venant coucher sous ton van !
Do qui t ’embrasse
Merci Do 😉
J’ai tellement d’images qui me reviennent tous les jours. C’est ancré en moi comme si j’y étais encore. Un voyage change une vie, change la perception de ce qui nous entoure. Parfois, je regarde par la fenêtre au bureau et je vois les montagnes des Lofotens ou le désert du Maroc.
Et mes chiens de garde me manquent aussi 😉