Pont thermique et moisissure : comment repérer et chasser l’humidité dans votre fourgon ?

Temps de lecture : 10 minutes

Vous aménagez votre fourgon et voilà que l’humidité s’incruste dans les coins. Ces fameux ponts thermiques, ce sont un peu les troubles fêtes de votre aménagement : ils aspirent la chaleur et invitent la condensation. Ce que ça donne ?  Moisissures, mauvaises odeurs, et un van qui finit par sentir (beaucoup) moins l’aventure.

Comprendre ces zones sensibles, c’est la clé pour agir efficacement. Chez Vancore, on souhaite vous expliquer comment les repérer et surtout comment les isoler, pour garder un van sec, prêt à prendre la route.

Table des matières

Qu’est-ce qu’un pont thermique (et pourquoi c’est un aimant à moisissure dans votre fourgon) ?

Comprendre ce qu’est un pont thermique dans un van ou un fourgon

Un pont thermique, c’est une zone où la chaleur (ou le froid) passe plus facilement d’un côté à l’autre d’une paroi. Dans une maison, cela se produit souvent à la jonction entre deux matériaux différents. Dans un fourgon, c’est bien plus radical : toute la structure métallique du véhicule est un gigantesque pont thermique.

Le métal conduit très bien la chaleur. Cela signifie qu’en hiver, chaque partie métallique exposée à l’intérieur va refroidir très vite, et inversement en été. Cela aura pour résultat des zones froides qui favorisent la condensation de la vapeur d’eau présente dans l’air ambiant.

Pour imager la situation, prenons une canette bien fraîche sortie du frigo : de la buée se forme instantanément sur sa surface. Votre paroi métallique non isolée, c’est cette canette. Et dans un fourgon, vous n’avez pas envie de stocker de la buée contre les parois.

Illustration de comment identifier un pont thermique dans son van aménagé

Moisissure en van : invisible (au début) mais bien réelle

Une fois la condensation installée, elle n’a plus qu’à s’accumuler dans les matériaux poreux : contreplaqué, mauvais choix d’isolants, tissus, etc. Et là, les moisissures se régalent. Elles aiment les milieux humides, sombres et stagnants. Un vrai club de vacances.

Sauf que ce club-là ne fait pas du bien à votre santé ni à celle de votre fourgon. Dégradation des matériaux, mauvaises odeurs, et à long terme, une hygrométrie (c’est un mot un peu scientifique qui désigne simplement le taux d’humidité dans l’air) difficile à maîtriser.

Nous avons déjà vu des fourgons où les ponts thermiques font stagner de l’eau tellement longtemps (selon la saison), que des champignons se forment.

Comment détecter un pont thermique dans un van ?

Avant tout chose, un petit rappel s’impose. Dans un véhicule aménagé, van, fourgon ou camion, la tôle est partout. Et c’est elle, sans surprise, la grande responsable des ponts thermiques. Sol, longerons, montants, structures métalliques : tous ces éléments créent une connexion directe entre l’intérieur chauffé (ou rafraîchi) et l’extérieur, ce qui entraîne des échanges thermiques indésirables.

En résumé : un fourgon nu est un pont thermique à lui tout seul.
C’est pourquoi l’isolation est absolument indispensable, et nos guides sont là pour vous aider à choisir la meilleure stratégie :

Les signes qui ne trompent pas

Avant même d’avoir recours à du matériel spécifique, certains indices visuels ou sensoriels peuvent vous mettre la puce à l’oreille :

  • Apparition de buée sur les parois métalliques, effet rosée du matin
  • Condensation sous le matelas ou derrière les placards, petits “points noirs”,
  • Moisissures sur les surfaces froides,
  • Zones humides localisées après une nuit fraîche.
  • Traces de buée sur le bois reproduisant le longeron derrière,

Et souvent, ces phénomènes apparaissent dès les premiers bricolages à l’intérieur de votre fourgon l’hiver : vous verrez des gouttelettes se former directement sur la tôle nue. Pas besoin d’attendre longtemps !

Identifier un pont thermique après isolation

Une fois l’isolation posée, vous pouvez encore repérer les ponts thermiques résiduels. Passez simplement la main sur les parois :

  • en hiver, certaines zones vous paraîtront froides au toucher,
  • en été, elles seront au contraire plus chaudes.

Ces écarts de température sont de bons indicateurs : ils signalent les structures métalliques non ou mal isolées.

Mais pour aller plus loin, certains utilisent une caméra thermique. Cela permet de repérer les zones de dissipation thermique avant même qu’elles ne posent un problème. Une solution idéale pendant ou juste après la phase d’aménagement, si vous en êtes déjà équipés (n’achetez pas une caméra juste pour ça!).

schema detecter pont thermique

Et côté confort thermique ?

Les ponts thermiques ne provoquent pas seulement de la condensation : ils nuisent aussi au confort dans le van. L’hiver, ils laissent passer le froid, et l’été, ils amplifient les surchauffes. On consomme alors plus d’énergie pour chauffer ou climatiser, sans jamais obtenir une température stable. 

Une isolation bien pensée permet donc de mieux maîtriser la température intérieure et d’économiser en énergie. C’est aussi un “ressenti” de chaleur bien meilleur en hiver. 

Les zones à surveiller particulièrement

Pour vous aider à repérer les points faibles dans votre fourgon, voici une petite checklist des endroits les plus souvent concernés par les ponts thermiques :

  • Les montants des parois,
  • Les portes latérales et arrières, souvent oubliées, 
  • Les passages de roues,
  • Le seuil de la porte latérale,
  • Le plancher (sous le bac de douche!),
  • Les renforts métalliques du plafond ou des parois,
  • Le cadre des fenêtres ou lanterneaux mal isolés.

Ce sont autant de zones où l’air chaud ou l’humidité intérieure vont naturellement migrer.

Mieux comprendre le pont thermique et la moisissure pour mieux protéger votre fourgon 

Isoler les structures : le nerf de la guerre

La structure métallique du fourgon agit comme une passerelle pour les échanges thermiques. Ces renforts sont “proches” de l’habillage intérieur et tout en métal, ils conduisent très facilement la température.

Ce que nous vous conseillons, c’est de les recouvrir systématiquement avec un isolant thermique. L’objectif est de créer une barrière continue qui empêche le contact entre l’air chaud et la surface froide.

Évidemment, vous ne pouvez pas mettre 10 cm d’isolant par-dessus ces traverses, il faudra faire des choix de ratio épaisseur / efficacité. Deux choix s’offrent à vous :

Armaflex : un allié de taille contre les ponts thermiques et les moisissures

L’Armaflex, de la marque Armacell, est une mousse élastomère à cellules fermées, spécialement conçue pour limiter les échanges thermiques et l’apparition de condensation. Grâce à sa conductivité thermique très basse (λ ≈ 0,033 W/m·K) et son excellente étanchéité à la vapeur d’eau (μ ≥ 10.000), il remplit un double rôle : isolant thermique performant et pare-vapeur intégré.

Contrairement à certains isolants naturels, plus sensibles à l’humidité, l’Armaflex conserve toutes ses propriétés même en cas de condensation et d’humidité très élevée. Pas besoin de précautions particulières en cas d’exposition à l’humidité : il ne se dégrade pas, ne pourrit pas, et continue de faire barrière aux ponts thermiques.

Disponible en plusieurs épaisseurs, dont des versions fines (6mm et 10 mm), il est idéal pour les zones les plus complexes à isoler :

  • les surfaces métalliques visibles,
  • les traverses de renfort,
  • les passages de roues,
  • les coffrages internes.

Et comme il existe en version auto-adhésive, sa pose est aussi pratique qu’efficace.

armaflex contre pont thermique

Liège projeté : une solution naturelle alternative à l’Armaflex

liege projete pont thermique

Pour ceux qui préfèrent les matériaux naturels, le liège projeté est la seule option pertinente. Il s’agit d’un mélange de liège, de liant et de colle, projeté au pistolet. Une fois sec, il forme une couche continue, souple et adhérente, qui limite les ponts thermiques.

L’avantage principal du liège projeté, c’est qu’il permet de traiter l’ensemble de la tôle intérieure du véhicule, créant ainsi une fine pellicule isolante de 2 à 3 mm selon le nombre de couches appliquées. Ce premier isolant coupe efficacement les ponts thermiques tout en limitant les risques de condensation, notamment dans les endroits difficiles à isoler avec des matériaux plus rigides.

En plus d’être sans solvants, sans COV, et résistant à l’humidité. Il ne remplace pas un isolant thermique principal comme l’Armaflex, ce dernier ayant des performances isolantes supérieures (plus épais), mais il fonctionne très bien en sous-couche naturelle, sur laquelle vous pourrez ensuite appliquer une isolation thermique plus épaisse, comme de la laine de chanvre (nécessite un frein vapeur) ou un Ecopeg.

Combler et isoler les creux : ces recoins à ne pas oublier

Une question revient souvent chez ceux qui aménagent leur fourgon : faut-il isoler dans les creux, les longerons et autres petits renfoncements ? Réponse courte : oui. Réponse longue : oui, mais pas n’importe comment.

Car un pont thermique, même minuscule, peut devenir un véritable point de condensation. Et dans un van, chaque recoin est une opportunité pour l’humidité de s’incruster.

Contrairement à ce qu’on croit, l’humidité dans l’air ne dépend pas de la température. Elle dépend surtout de votre localisation sur le globe. En hiver, on la remarque simplement davantage parce qu’elle condense ! Et c’est là qu’entre en scène le diagramme de Mollier  : ce graphique montre comment, à partir d’un certain taux d’humidité, une baisse de température suffit à former de la condensation.

Exemple : si l’air est à 20 °C et qu’il descend à 10 °C, il atteint son point de rosée. Et bim : la vapeur se transforme en gouttelettes. D’abord invisibles, elles deviennent ensuite de petites flaques sournoises. Au bout de plusieurs cycles, c’est la rouille assurée, et parfois même la rouille perforante.

Ce qu’il faut comprendre, c’est que plus un volume d’air est grand, plus il peut contenir de l’humidité. En isolant les creux et en les cloisonnant, on casse ces volumes d’air. Et pour faire ça, on peut utiliser des copeaux d’Armaflex, par exemple. 

Comment isoler les renforts ? En les remplissant avec des isolants adaptés : qui ne craignent pas du tout la condensation, car cet isolant sera entouré de métal. Il faut aussi que cet isolant ait un format adapté aux petits espaces car parfois, les montants / structures sont parfois très peu “ouverts”. 

Un isolant en panneau est alors très difficile à utiliser car parfois laborieux à découper en petits morceaux sans détruire ses performances. Certains isolants se tassent dans le temps (laine de coton, mélisse, toutes les laines minérales : laine de roche, laine de verre, sont proscrites).

isoler creux pont thermique

Et la ventilation dans tout ça ?

Même avec la meilleure isolation, un van fermé accumule naturellement de l’humidité : respiration, cuisson, animaux, tout y contribue. Il est donc essentiel d’aérer régulièrement pour limiter les risques de condensation. Une bonne isolation va de pair avec une bonne ventilation : lanterneau, extracteur et ouverture ponctuelle suffisent souvent, mais certains installent aussi un petit déshumidificateur 12 V pour les saisons humides.

Bien que souvent discutés, les normes VASP imposent du bon sens : les aérations basses et hautes obligatoires, proportionnellement à la taille du véhicule, permettent de créer un flux d’air 24h/24 afin d’extraire l’air vicié. Outre l’humidité, le monoxyde de carbone n’est vraiment pas un bon copilote en voyage !

Conclusion 

Les ponts thermiques, ce sont ces zones d’où la chaleur s’échappe et où l’humidité s’invite pour installer moisissures et condensation. Dans un fourgon et un van aménagé, la structure métallique fait un super pont thermique, limité par des isolants adaptés comme l’Armaflex ou le liège projeté, et en prenant soin d’isoler tous les recoins, on peut vraiment limiter ces problèmes.

A noter, même la meilleure isolation a besoin d’un bouclier contre l’humidité. C’est là qu’intervient le frein vapeur pour la laine de chanvre: un allié discret qui protège vos isolants en empêchant la vapeur d’eau de les traverser et de causer des dégâts. En clair, il garde votre isolation au sec et efficace plus longtemps. Dans l’Armaflex, il est intégré dans la matière par sa conception, le pare-vapeur est intransigeant et ne laisse rien passer.

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